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Les Gouyon (Wyon, Gobio, Goio, Gwion, Goion, Goiun, Gouëon, Goyon, Goüyon…) sont la plus ancienne famille subsistante de Bretagne (si l’on excepte les Rohan, en Autriche) et la vingt-septième plus ancienne de France ; les Matignon, branche aînée des Gouyon, permirent, de 1731 à 1949, la continuation du règne des Grimaldi sur Monaco.
Gouyon n’est pas un nom de terre mais un patronyme : pour cette famille, comme pour bien d’autres, la particule « de » est un non-sens. La maison Gouyon a joui dans la Bretagne féodale d’une situation importante, mais c’est surtout à partir du bas Moyen Âge que les illustrations croissantes viennent lui donner un certain éclat.
Et notamment : un grand chambellan du duc de Bretagne, six conseillers au parlement de Bretagne, un maréchal et amiral de Bretagne, un grand écuyer de France, trois maréchaux de France (dont l’un remplit les fonctions de connétable de France au sacre de Henri IV), deux chevaliers de Malte, neuf chevaliers du Saint-Esprit, sept évêques…
Tant d’honneurs revenaient tout d’abord aux Matignon (branche aînée des Gouyon), alliés notamment aux Bretagne, d’Amboise, d’Harcourt, d’Orléans-Longueville, Lorraine, Monaco… puis, aux branches cadettes (La Moussaye, Gacé…), alliées notamment aux La Tour d’Auvergne, Montgomery, Montmorency…
Les premiers Gouyon cités dans les chartes de Bretagne, à partir du onzième siècle (1075, 1080…), se trouvent en Ille-et-Vilaine (Pays de Dol, Clos-Poulet…) et dans les Côtes-d’Armor (pays de Dinan) ; au treizième siècle, des Gouyon sont établis en Angleterre (Wiltshire).
Étienne Gouyon, à partir de qui la filiation suivie de la famille commence, épouse vers 1170 Luce de Matignon ; en 1212 notamment, Étienne, Luce et leurs enfants Alain, Étienne, Jean, Hugues et Geoffroy, sont cités dans un acte (donation à l’abbaye de Boquen) fait à Matignon.
À partir de cette période, les membres de la branche aînée de la famille se sont appelés Gouyon Matignon, et les branches cadettes, pour se distinguer, ont ajouté à leur nom patronymique un nom de fief : Gouyon de Beaucorps, Gouyon de Pontouraude
Avec l’approbation de Louis XIV, un Gouyon Matignon, Jacques IV, épousa le 20 octobre 1715 Louise-Hippolyte Grimaldi (princesse de Monaco) et reprit nom et armes de la maison Grimaldi ; les Gouyon Matignon se maintinrent sur le trône monégasque de 1731 à 1949. En 1793, sous la Convention nationale, Honoré III est appelé citoyen Honoré Goyon.
La Bretagne, la Normandie, la Guyenne, Paris et finalement le palais de Monaco, tel fut l’itinéraire suivi par les Gouyon Matignon, dont les armes sont « d’argent au lion de gueules couronné d’or » et la devise « honour à Goyon, liesse à Matignon ».
le château de La Roche Goyon (ou Fort La Latte), château de la famille Gouyon Matignon
la famille Gouyon Matignon et le prince de Monaco
Louis de Gouyon Matignon et le prince Albert de Monaco (Grimaldi)
hôtel de Matignon à Paris, résidence du Premier ministre